" L’empathie, c’est à la vitesse de l’éclair, sentir ce que l’autre sent et savoir qu’on ne se trompe pas, comme si le coeur bondissait de la poitrine pour se loger dans la poitrine de l’autre. C’est une antenne en nous qui nous fait toucher le vivant : feuille d’arbre ou humain. Ce n’est pas par le toucher qu’on sent le mieux mais par le coeur. Le coeur est un instrument d’optique bien plus puissant que les télescopes de la NASA. C’est le plus puissant organe de connaissance, et c’est une connaissance qui se sans aucune préméditation, comme si ce n’était plus nous qui faisions attention à l’autre, comme s’il n’y avait plus qu’une attention pure et une bienveillance fondée sur la connaissance de notre mortalité commune. Ce qui est curieux, car qui est-on, à ce moment-là ? Dans l’empathie, on peut prendre soin d’autrui comme jamais il ne prend soin de lui-même, par une attention qui est tendue comme un rai de lumière, mais il n’y a aucune emprise psychique sur lui. C’est l’art double de la grande proximité et de la distance sacrée. Sans le cœur il n’y a pas d’empathie, car avoir du cœur c’est sortir de soi, mais s’il faut ressentir l’autre jusqu’ à presque le devenir, il faut en même temps maintenir cette distance sous peine de sombrer dans la fusion. "

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