A Alice
Dans la nuit,
espérer l'aube
Espérer l’aube
Malgré les tempêtes
Les rêves encalminés
Les hivers pliés
Repliée sur soi.
Une tisane à la main
Retrouver les rêves oubliés dans l’oreiller
Les promesses murmurées aux fées
Attendre l’aube.
Au matin, dans le ciel clair,
Situer un amer
S’arrimer au fil de la merveille
Porter le regard au loin vers l’horizon
Là, où l’inattendu nous attend.
Se mettre en chemin
Mais pas trop vite
Laisser tisaner encore
A travers champs, prendre son temps.
Laisser derrière soi
Les emboitements familiaux
Les rôles endossés
Les partitions empruntées.
Voyager léger en n’emportant que soi.
Partir ailleurs, loin, très loin
Pour revenir à la source
Et se découvrir autrement.
A l’annonce de l’hiver
Ne pas trop s’en faire
Repenser à ceux qu’on aime
Un pinceau à la main.
Mettre à l’envers les chagrins,
Les peurs, les peines.
Sur un fil au vent,
Etendre les rêves d’enfant,
Les désirs enfouis, les envies dans les plis.
Repenser à Martine Delerm[1]
Combien de plis, de replis, dedéplis pour un origami ?
Combien de filets troués pours’empapillonner,
De papier sacrifié pourquelques confettis ?
Alors,
Semer des petits cailloux de papier
S’en remettre aux fées
Et espérer
Toujours et encore
L’aube.
[1] Martine Delerm dans « Presque soi ».